Le changement climatique est de plus en plus reconnu comme un facteur important influençant les risques liés à la santé et à la sécurité au travail (SST).
La hausse des températures, les phénomènes météorologiques extrêmes et les conditions environnementales changeantes présentent de nouveaux dangers pour les travailleurs, obligeant les employeurs à adapter leurs stratégies de gestion des risques en conséquence. Dans l’Union européenne (UE), les employeurs ont l’obligation légale d’évaluer et d’atténuer ces risques en vertu de diverses réglementations en matière de SST. Cet article explore l’impact du changement climatique sur les dangers sur le lieu de travail, met en évidence les exigences réglementaires pour les employeurs et examine les préoccupations spécifiques liées aux environnements ATEX.
Le changement climatique affecte les lieux de travail de multiples façons, exacerbant les dangers existants et en introduisant de nouveaux.
Les principaux risques liés à la SST associés au changement climatique comprennent :
- Stress thermique et extrêmes thermiques Les températures plus élevées augmentent le risque de maladies liées à la chaleur, en particulier pour les travailleurs en extérieur et ceux qui travaillent dans des environnements intérieurs mal ventilés. La directive 89/391/CEE de l’UE exige que les employeurs évaluent et gèrent les risques liés à l’exposition à la chaleur. Les employeurs doivent mettre en œuvre des plans de prévention du stress thermique, notamment des politiques d’hydratation, des cycles de travail-repos et des EPI adaptés au climat.
- Événements météorologiques extrêmes Les tempêtes, les inondations et les incendies de forêt peuvent perturber les opérations, mettre en danger les travailleurs et compromettre l’infrastructure du lieu de travail. Les employeurs doivent élaborer des plans de préparation aux situations d’urgence, comme l’exige la directive Seveso III (2012/18/UE) pour les sites dangereux. Les stratégies de continuité des activités doivent tenir compte des perturbations liées au climat.
- Qualité de l’air et risques respiratoires L’augmentation de la pollution de l’air, de la fumée des feux de forêt et des niveaux d’allergènes présentent des risques, en particulier dans des secteurs comme la construction et l’agriculture. La directive 2004/37/CE de l’UE sur les agents cancérigènes et mutagènes s’applique aux lieux de travail contenant des substances dangereuses en suspension dans l’air. Les employeurs doivent améliorer les systèmes de ventilation et fournir une protection respiratoire si nécessaire.
- Risques biologiques et maladies à transmission vectorielle Le changement climatique élargit la gamme des insectes porteurs de maladies, augmentant les risques de maladies comme la maladie de Lyme et le virus du Nil occidental. Les employeurs des secteurs concernés doivent suivre les protocoles d’évaluation des risques biologiques en vertu de la directive 2000/54/CE. Les mesures préventives comprennent la formation des travailleurs, les EPI et les stratégies de contrôle de l’exposition.
Risques ATEX et changement climatique
Les environnements ATEX (atmosphères explosives), où des gaz, vapeurs ou poussières explosifs sont présents, sont confrontés à des risques accrus en raison du changement climatique, notamment :
- Températures plus élevées et risques d’inflammation Les températures ambiantes élevées peuvent réduire le seuil d’énergie d’inflammation des substances inflammables. Les équipements électriques et mécaniques dans les zones ATEX doivent être conformes à la directive ATEX 2014/34/UE, garantissant des températures de fonctionnement sûres. Les employeurs doivent mettre à jour les classifications des zones dangereuses pour tenir compte des conditions de température changeantes.
- Augmentation de l’électricité statique Les conditions plus sèches augmentent l’accumulation d’électricité statique, augmentant le risque d’inflammation dans les atmosphères explosives. Les employeurs doivent revoir les mesures de mise à la terre et de liaison et assurer des contrôles d’humidité appropriés dans les zones ATEX.
- Inondations et réactions chimiques La montée des niveaux d’eau et les précipitations extrêmes peuvent entraîner des réactions chimiques imprévues dans les environnements industriels. La directive Seveso III exige que les installations à haut risque évaluent les scénarios d’accidents liés aux inondations dans leurs rapports de sécurité. Les employeurs doivent évaluer l’instabilité chimique potentielle due à une exposition accrue à l’humidité.
Responsabilités des employeurs en vertu du droit de l’UE
Pour atténuer ces risques, les employeurs doivent :
- Effectuer des évaluations des risques qui intègrent les dangers liés au climat (directive 89/391/CEE).
- Mettre en œuvre des mesures préventives et réviser les protocoles de sécurité pour les risques émergents.
- S’assurer que les équipements conformes à la norme ATEX répondent aux défis environnementaux en constante évolution (directive 2014/34/UE).
- Former les employés aux procédures de sécurité adaptées au climat. Élaborer des plans d’intervention d’urgence pour les événements météorologiques extrêmes.
Conclusion
Le changement climatique transforme la sécurité au travail, augmentant les risques liés à la chaleur, aux conditions météorologiques extrêmes, à la qualité de l’air et aux dangers ATEX.
Les employeurs doivent s’adapter de manière proactive à ces menaces en constante évolution en intégrant la résilience climatique dans leurs stratégies de SST. Les réglementations de l’UE fournissent un cadre d’action clair, exigeant des évaluations des risques actualisées, des contrôles préventifs et une formation des employés pour garantir la sécurité au travail dans un environnement en évolution.
Pour plus d’informations, visitez l’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail (EU-OSHA) et la page Changement climatique et SST de l’Organisation internationale du travail (OIT) : Changement climatique et SST de l’OIT.